Emergeant des premières brumes
de l’automne, la Toussaint la mystérieuse s’offre comme une fête de fleurs
et de cierges, les premières vacances, les voyages qui vous conduisent
à quelque hameau perdu où la famille se retrouve. Le réalisez vous que ça a
duré 270 ans dans l’empire romain ? et en France, la Gallo-romaine, 220
ans ? Les martyrs, c’était des chrétiens de tous les jours, comme vous,
comme moi, «l’ un était pris, l’autre laissé », l’un baissait la tête,
l’autre témoignait. Aujourd’hui, il y a encore des martyrs, même parmi
des personnes que j’ai connues, comme Cyprien l’historien et poète Rwandais,
et Daphrose sa femme, la courageuse. Et vous les avez connus peut être,
ils étaient de chez vous ou d’à côté, les Pères blancs de Tizi Ouzou ou
les moines de Tiberine, les uns et les autres martyrisés en Algérie. Et
puis en Inde, au Soudan, au Burundi il y a quinze jours, en Chine, en
Egypte, à Amboine (Indonésie). « Vous les avez connus, vous
les avez vus. Ils ont vécu parmi nous » déclarait à ses diocésains en
1756, l’évêque de Saint Malo dans une lettre pastorale à propos du Comte
de la Garaye, -et de son épouse la Ctesse de la Garaye-, qui pendant 40
ans ont tenu un hôpital dans leur manoir ; lui faisait toutes les opérations
de chirurgie générale, elle, opérait la cataracte, première femme ophtalmo
de France( au 18e siècle). Le « purgatoire » n’est pas
un « lieu » disent les théologiens, mais un état(voir « Catéchisme de
l’Eglise catholique, N°1O31et 1032). Cet état, c’est l’épreuve de la purification
et l’espérance du ciel. « Ils seront sauvés, mais comme à travers un feu
» dit l’Ecriture(St Paul , 1ère lettre aux Corinthiens, ch. 3, verset
15). Ce feu, c’est l’amour qui nous purifiera : même si à notre mort nous
ne sommes pas « un saint », le Bon Pasteur dans son amour miséricordieux,
nous purifie de ce feu d’amour. Alors nous pourront nous aussi : voir,
et aimer, l’Amour, face à face. Halloween, et toutes les histoires
d’âmes en peine peuvent-elles être christianisées ? Bien sûr, il y a mille
sept cent ans que l’Espérance chrétienne est entrée dans l’âme et la culture
des bretons, des Irlandais, des Gallois et des Ecossais. Les citrouilles
du supermarché peuvent aussi bien s’éclairer d’un cierge béni, et recueillir
des offrandes de messe pour les âmes du purgatoire(voir « Halloween
»). Les païens, c’est l’homme ; c’est nous, ce n’est pas la mode. Nous
sommes libres et créateurs. Dans notre temps et dans ses signes, apportons
l’espérance. Les âmes des morts ? Oui, celles des saints comme celles
du purgatoire, elles espèrent. Et nous sur terre, unis avec elles dans
l’espérance de la résurrection, notre vie a un sens.
Hervé Catta 1 A Sainte Anne d’Auray en 1996, le pape Jean Paul II rappelait
leur beau titre d es « Epoux charitables » Pour en savoir plus :
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