Voir aussi :

- Saint Justin, philosophe, martyr, 165.

- Les Martyrs Scillitains, 180.

 

Pour en savoir plus :

Jésus est-il historique ? Jésus Christ est-il Dieu ?

Le Baptême, qu'est-ce que c'est ? Pourquoi et comment le demander.

10. -- Le proconsul insista encore, en répétant : - " Jure par la fortune de César ". - L'évêque répondit : " Si tu vises une vaine gloire en me faisant jurer par la fortune de César, comme tu dis, si tu affectes d'ignorer ce que je suis, écoute ma franche déclaration : Je suis chrétien. Et si tu veux connaître l'enseignement du christianisme, accorde-moi un jour de répit, et écoute-moi ". - Le proconsul dit : " Persuade le peuple ". - Polycarpe dit : " Devant toi, je trouverais juste de m'expliquer ; car nous avons appris à rendre aux magistrats, aux autorités établies par Dieu, l'honneur qui leur appartient, dans la mesure où cela ne porte pas atteinte à notre foi. Mais ces gens-là, je ne les juge pas dignes qu'on se justifie devant eux ".

11. -- Le proconsul dit : " J'ai des bêtes féroces; je vais te livrer à elles, si tu ne te rétractes pas. " - L'évêque dit : " Appelle-les. Si nous changeons, nous, ce n'est pas pour aller du meilleur au pire. Mais il est beau de changer pour aller des maux à la justice ". - Le proconsul revint à la charge : " Je te fais consumer par le feu, puisque tu méprises les bêtes, si tu ne te rétractes pas. " - Polycarpe dit : " Tu me menaces d'un feu qui brûle une heure, et qui s'éteint vite. C'est que tu ignores le feu du Jugement à venir et du châtiment éternel, réservé aux impies. Mais pourquoi tardes-tu ? Traite-moi comme tu voudras ".
12.-- En disant cela et bien d'autres choses, Polycarpe était plein d'assurance et de joie ; son visage resplendissait de la grâce divine. Non seulement il n'était ni ébranlé ni troublé par ce qu'on lui disait ; mais c'est le proconsul, au contraire, qui était frappé de stupeur. Enfin, celui-ci envoya son héraut faire à trois reprises, au milieu du stade, la proclamation suivante : - "Polycarpe a avoué qu'il était chrétien". En entendant cette proclamation du héraut, toute la foule des païens et des Juifs résidant à Smyrne ne put contenir sa colère, hurlant à grands cris : - "Voilà le docteur de l'Asie, le père des chrétiens, le destructeur de nos dieux, celui qui par son enseignement empêche tant de gens de leur sacrifier, de les adorer ". Au milieu de ces clameurs, on demandait à l'asiarque Philippe de faire lâcher contre Polycarpe un lion. L'asiarque déclara qu'il ne le pouvait pas, parce que les chasses étaient terminées. Alors, d'un cri unanime, on décida que Polycarpe serait brûlé vif. Il fallait que s'accomplît la vision relative à l'oreiller : eu priant, il avait cru voir brûler son oreiller, et, se tournant vers les fidèles qui étaient avec lui, il leur avait dit sur un ton prophétique : - " Je dois être brûlé vif ".
13. -- Ce fut vite fait, plus vite fait que dit. La populace, à l'instant même, se mit à entasser des morceaux de bois et des fagots, pris dans les ateliers et les bains ; surtout les Juifs, qui, selon leur coutume, montrèrent pour cela beaucoup d'empressement. Quand le bûcher fut prêt, Polycarpe enleva tous ses vêtements, en détachant sa ceinture. Il essaya aussi de se déchausser : auparavant, il ne faisait pas cela lui-même, parce que toujours les fidèles s'empressaient de l'aider. C'était à qui arriverait le plus vite pour toucher son corps ; car, en raison de sa parfaite sainteté, on l'honorait même avant son martyre. Aussitôt, donc, on disposa autour de lui l'appareil des pièces adaptées au bûcher. Comme les bourreaux allaient l'y clouer, il leur dit : " Laissez-moi libre, comme je suis. Celui qui m'a donné de subir le feu, me donnera aussi, sans votre précaution, sans vos clous, de rester calme sur le bûcher ". Renonçant à le clouer, on se contenta de le lier.
14. -- Les mains sur le dos, attaché, à un poteau, il semblait un bélier de choix tiré d'un grand troupeau pour une offrande, prêt pour l'holocauste agréable à Dieu. Il leva les yeux vers le ciel, et dit : " Seigneur, Dieu tout-puis-sant, Père de Jésus-Christ, ton Fils béni et aimé à qui nous devons de te connaître; Dieu des Anges et des Puissances, et de toute créature, et de toute la race des justes qui vivent en face de toi, je te bénis. Je te bénis, parce que tu m'as jugé digne, en ce jour et à cette heure, de prendre place au nombre des martyrs, de participer au calice de ton Christ, pour renaître à la vie éternelle de l'âme et du corps dans l'incor-ruptibilité de l'Esprit saint. Avec les martyrs, devant toi, puissé-je être admis aujourd'hui, après un sacrifice abondant et agréable, ce sacrifice que tu as préparé pour moi, que tu m'as annoncé par une vision, et que mainte-nant tu réalises, Dieu qui ne trompes pas, Dieu de vérité ! C'est pourquoi, et pour toutes choses, je te loue, je te bénis, je te glorifie, par le pontife éternel et céleste Jésus-Christ, ton Fils bien aimé. Par lui à toi, avec lui à l'Esprit saint, gloire maintenant et dans les siècles futurs. Amen ".
Vierge de l'Emmanuel de Moscou
15. -- Quand Polycarpe eut lancé vers le ciel cet Amen en achevant sa prière, les hommes du bûcher allumèrent le feu. Une grande flamme jaillit, étincelante. Alors nous vîmes un miracle ; et nous, à qui il fut donné de le voir, nous avons été épargnés pour rapporter aux autres ce qui s'est passé. Le feu, dessinant la forme d'une voûte, comme une voile de navire gonflée par le vent, entoura en cercle le corps du martyr. Et le martyr était au milieu, non comme une chair qui brille, mais comme un pain qui cuit, ou comme l'or et l'argent qu'on purifie dans une fournaise. Jusqu'à nous, en effet, arrivait un parfum délicieux, aussi fort que celui de l'encens ou de quelque autre parmi les précieux aromates.
4. -- Un seul des chrétiens faiblit. Il se nommait Quintus ; c'était un Phrygien, venu récem-ment de Phrygie. En voyant les bêtes, il eut peur. Or c'était lui qui, voulant se dénoncer lui-même, en avait contraint d'autres à se pré-senter avec lui
5, -- Le plus admirable des martyrs fut Polycarpe. Tout d'abord, quand il apprit tout cela, il n'en fut pas troublé ; il voulait même rester dans la ville. Puis, cédant à l'avis de la majorité, il se décida à s'éloigner. Il se retira dans un petit domaine situé non loin de Smyrne, et y séjourna avec quelques compagnons. Nuit et jour, il ne faisait que prier pour tous les hommes et pour les Eglises du monde entier; ce qui était son habitude. En priant, il eut une vision, trois jours avant d'être arrêté : il vit son oreiller consumé par le feu. Alors, se tournant vers ses compagnons, il leur dit : " Je dois être brûlé vif. "
16.-- Enfin les scélérats, voyant que le feu ne pouvait consumer le corps, ordonnèrent au confector de s'en approcher et d'y enfoncer un poignard. Cela fait, il sortit du corps une colombe. Il en sortit aussi du sang, et tellement que le feu s'éteignit. Toute la foule s'étonna qu'il y eût tant de différence entre les infidèles et les élus. L'un de ces élus était l'admirable martyr Polycarpe, qui fut de notre temps un docteur apostolique, un prophète, l'évêque de l'Eglise catholique de Smyrne. En effet, toutes les paroles sorties de sa bouche se sont accom-plies et s'accompliront.
17. -- Mais le Diable, l'adversaire envieux et méchant, l'ennemi de la race des justes, avait vu la grandeur du martyre de Polycarpe : celui dont il connaissait bien la vie irréprochable dès le début, il le voyait maintenant couronné de la couronne d'immortalité, prix d'une victoire incontestée. Le Diable rnanoeuvra du moins pour nous empêcher d'emporter le corps du martyr ; ce que beaucoup d'entre nous désiraient faire pour se partager sa sainte dépouille. Il suggéra donc à Nicétès, père d'Hérode et frère d'Alcé, d'intervenir auprès du magistrat, pour qu'on ne nous donnât pas le corps. " Il est à craindre, disait Nicétès, que les chrétiens n'aban-donnent le Crucifié pour se mettre à honorer Polycarpe ". Il disait cela, sur les suggestions et à l'instigation des Juifs. Ceux-ci nous guettaient même, au moment où nous allions retirer du feu le cadavre. Ils ignoraient que jamais nous ne pourrons abandonner le Christ, qui a souffert pour le salut des âmes sauvées dans le monde entier, et qui a souffert, lui innocent, pour les pécheurs ; jamais, non plus, nous ne pourrons en honorer un autre. Le Christ, nous l'adorons comme étant le Fils de Dieu. Les martyrs, qui sont les disciples du Seigneur et ses imitateurs, nous les aimons comme ils le méritent, à cause de leur amour incomparable pour leur Roi et Maître. Des martyrs, puissions-nous devenir, nous aussi, les compagnons et les disciples !
19. -- Voilà l'histoire du bienheureux Polycarpe. En comptant ceux de Philadelphie, douze ont été martyrisés à Smyrne ; mais il est le seul qui, dans le souvenir de tous, occupe une place à part. Même chez les païens, on parle de lui en tout lieu. Il a été, non seulement un maître éminent, mais encore un martyr d'un ordre supérieur, dont tous désirent imiter la passion, image de la Passion du Christ dans l'Evangile. Par sa patience héroïque, il a vaincu le magistrat injuste, il a gagné ainsi la couronne d'immortalité. Maintenant, il est dans l'allé-gresse avec les apôtres et tous les justes; il glorifie Dieu, le Père tout-puissant ; il bénit notre Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur de nos âmes, le pilote de nos corps, le pasteur de l'Eglise catholique dans le monde entier.
20. -- Vous nous avez demandé de vous raconter en détail ce qui s'est passé. Nous, pour le moment, nous vous le notifions dans un récit abrégé, que nous vous envoyons par notre frère Marcion. Une fois renseignés, transmettez la lettre aux frères plus éloignés, pour qu'ils glo-rifient, eux aussi, le Seigneur de faire ainsi des élus parmi ses serviteurs. Dieu, par un don de sa grâce, peut nous admettre tous dans son royaume céleste : cela par l'intermédiaire de son Fils unique Jésus-Christ. A lui soient gloire, honneur, puissance, majesté, dans les siècles des siècles. Saluez tous les saints. Ceux qui sont avec nous, vous saluent ; ainsi qu' Evareste, le scribe, avec toute sa maison.
spontanément. Le proconsul, à force d'instances, le décida à jurer et à sacrifier. C'est pourquoi, frères, nous n'approuvons pas ceux qui vont se livrer d'eux-mêmes ; et tel n'est point l'enseignement de l'Evangile.

 

8. -- Quand il eut terminé sa prière, où il avait mentionné tous ceux qui avaient été en relations avec lui, petits ou grands, gens illustres ou obscurs, et toute l'Eglise catholique dans le monde entier, l'heure du départ était arrivée. On le fit monter sur un âne, et on le conduisit vers la cité de Smyrne. C'était le jour du grand sabbat. En route, il rencontra Hérode l'irénarque et son père Nicétès. Ceux-ci le firent monter dans leur voiture. Là, assis à ses côtés, ils cherchèrent à le convaincre en lui disant : " Quel mal y a-t-il à dire Seigneur César, à sacrifier et ce qui s'ensuit, pour sauver sa vie ?". Polycarpe, d'abord, ne leur répondit pas. Puis, comme ils insistaient, il leur déclara : " Je ne dois pas faire ce que vous me conseillez. " Alors les autres, déçus dans leur espoir de le convaincre, lui adressèrent des injures, et le poussèrent en bas avec tant de précipitation, qu'en descendant de la voiture il s'écorcha le devant de la jambe. D'ailleurs, il ne s'en inquiéta pas, comme s'il n'avait rien senti. Allègrement, et d'un bon pas, il poursuivit sa route à pied, conduit vers le stade. Là, dans le stade, c'était un tel vacarme, que personne ne pouvait même s'y faire entendre.
9. -- Cependant, au moment où Polycarpe entrait dans le stade, une voix du ciel retentit : " Courage, Polycarpe, sois viril ". Personne ne sut qui parlait, mais ceux des nôtres qui étaient là entendirent la voix. Comme on faisait avancer l'évêque, le tumulte fut grand, à la nouvelle que Polycarpe était arrêté. Quand il fut devant le proconsul, celui-ci lui demanda s'il était Polycarpe. L'évêque dit oui. Alors le proconsul l'exhorta à renier sa foi. Il lui disait : " Aie le respect de ton âge ", et autres choses analogues que répètent ordinairement les magistrats païens. Il ajoutait : "Jure par la fortune de César. Réfléchis. Crie : A bas les athées ! ". - Polycarpe, d'un air grave, regarda sur les gradins du stade toute la foule des païens impies, agita la main dans leur direction, gémit, leva les yeux vers le ciel, et dit : " A bas les athées ". - Le proconsul le pressa encore, disant : " Jure; et je te mets en liberté. Injurie le Christ. " - Polycarpe répondit : " Voilà quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m'a fait aucun mal. Comment pourrais-je blasphémer mon Roi, mon Sauveur ? ".
1. -- Nous vous écrivons, frères, au sujet de ceux qui ont rendu témoignage, et surtout du bienheureux Polycarpe, qui par son martyre a comme scellé la persécution en l'arrêtant. En effet, dans presque tout ce qui a précédé ce martyre, le Seigneur nous a montré d'en haut comme une image du martyre évangélique. Polycarpe a attendu d'être trahi, comme le Seigneur, pour nous apprendre à l'imiter, nous aussi, à considérer non pas seulement notre intérêt propre, mais encore l'intérêt du prochain. Car la charité véritable et sûre consiste, pour chacun, à vouloir non seulement son salut personnel, mais le salut de tous les frères.
2. -- Heureux et vaillants ont donc été tous les témoignages rendus. Ils l'ont été suivant la volonté de Dieu ; car nous devons prouver notre progrès dans la piété en attribuant à Dieu un pouvoir souverain et universel. La vaillance de ces confesseurs, leur endurance, leur amour du Maître, qui donc n'admirerait tout cela ? Ils étaient écorchés à coups de fouets, au point que, jusqu'aux veines et aux artères de l'intérieur, on voyait la structure de leur chair. Ils tenaient bon pourtant, si bien que les assistants avaient pitié d'eux et les plaignaient. Mais, eux, ils s'étaient élevés à une telle grandeur d'âme, qu'aucun ne laissait échapper ni un cri ni un gémissement. A les voir, nous comprenions tous qu'à cette heure, où ou les torturait, les martyrs du Christ étaient ravis hors de leur corps, ou plutôt que le Seigneur les assistait, était avec eux. Tout à la grâce du Christ, ils méprisaient les tourments du monde ; en une heure, ils se rachetaient, écartant la menace du châtiment éternel. Le feu même les rafraîchissait, le feu des bourreaux inhumains ; car ils avaient devant les yeux un autre feu à éviter, le feu éternel qui jamais ne s'éteindra. Ils voyaient aussi, avec les yeux de l'âme, les biens réservés à qui aura souffert ; ces biens " que l'oreille n'a pas entendus, que l'œil n'a pas vus, que l'esprit de l'homme n'a pas conçus " (saint Paul, I Corinth., 2, 9). Ces biens-là leur étaient montrés par le Seigneur, à eux qui n'étaient plus des hommes, mais déjà des anges. De même, les confesseurs condamnés aux bêtes eurent à subir de terribles tourments. On les étendit sur des coquillages, on leur infligea d'autres tortures de toutes sortes, pour les amener, si l'on pouvait par la longueur des supplices, à renier leur foi. Car nombreuses furent les machinations tramées contre eux par le Diable.
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Xiti

MARTYRE de SAINT POLYCARPE

( vers 155 ; lettre écrite probablement dans l'année 156 )

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3. -- Mais, grâce à Dieu, contre tous le Diable ne réussit pas. Le très vaillant Germanicus fortifiait la faiblesse des autres par le spectacle de son intrépidité. Il fut magnifique dans le combat contre les bêtes. Comme le proconsul, voulant le convaincre de folie, lui disait d'avoir pitié de sa jeunesse, Germanicus attira sur lui-même la bête féroce en la frappant, pour sortir plus vite de ce monde injuste et criminel. Alors toute la foule, étonnée de la vaillance du peuple si pieux et dévot des chrétiens, la foule se mit à crier : " A bas les athées ! Qu'on cherche Polycarpe ! ".

6.-- Ceux qui le cherchaient s'acharnant à sa poursuite, il se réfugia dans un autre domaine. Aussitôt après son départ, survinrent les policiers. Ceux-ci, ne le trouvant pas, saisirent deux jeunes esclaves, dont l'un, mis à la torture, fit des aveux. Désormais l'évêque ne pouvait plus échapper, ceux qui le trahissaient étant des gens de sa maison. Et l'irénarque, le chef de la police, qui portait un nom prédestiné, le nom d'Hérode, était pressé de le conduire dans le stade, où Polycarpe devait accomplir sa destinée en partageant le sort du Christ, tandis que ceux qui l'avaient trahi partageraient le châtiment de Judas.

 

7. -- Donc, emmenant le jeune esclave, un vendredi, vers l'heure du dîner, policiers à pied et à cheval se mirent en route, armés de toutes pièces, comme, s'ils couraient après un brigand. Tard dans la soirée, ils arrivèrent ensemble à la maison où se trouvait Polycarpe. Celui-ci était couché dans une pièce de l'étage supérieur. De là, il aurait pu s'échapper pour gagner un autre domaine. Il ne le voulut pas, il se contenta de dire : " Que la volonté de Dieu s'accomplisse". Entendant la voix des policiers, il descendit et se mit à causer avec eux. Ces gens, à voir son âge et son calme, s'étonnaient qu'on se fût donné tant de mal pour arrêter un tel vieillard. Lui, il s'empressa de leur faire servir à manger et à boire, malgré l'heure tardive, autant qu'ils le voudraient. Il leur demanda seulement de lui accorder une heure pour prier librement. Les autres y ayant consenti, il se mit à prier debout, en homme qui était plein de la grâce de Dieu. Et ainsi pendant deux heures, col-tinte malgré lui, il continua de prier à haute voix. Ceux qui l'entendaient étaient frappés de stupeur ; beaucoup regrettaient d'avoir marché contre un si divin vieillard.

L'Eglise de Dieu résidant à Smyrne, à l'Eglise de Dieu résidant à Philomelion, et à toutes les communautés, en tout lieu, de la sainte Eglise catholique : miséricorde, paix, amour surabondant de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ.
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18. -- Donc le centurion, voyant l'animosité des Juifs, fit placer le corps au milieu du feu, et, suivant la coutume des païens, le fit brûler. Ainsi, c'est plus tard seulement que nous avons pu enlever les ossements de Polycarpe, plus précieux que des pierres précieuses et plus éprouvés que l'or pur. Ces ossements, nous les avons déposés là où il convenait. Là, nous nous réunirons quand ce sera possible, quand le Seigneur dans l'allégresse et dans la joie, nous accordera de fêter le jour anniversaire du martyre, pour honorer la mémoire de ceux qui ont combattu avant nous, comme pour exercer et préparer à les suivre les futurs combattants.