Les ponts
Depuis qu'il y a des hommes, il a toujours fallu trouver un moyen de franchir la Vilaine. On dit que les anciens passages se faisaient autrefois à quelques kilomètres en aval de La Roche, par bateau entre l'Ile en Férel et l'Ile en Marzan.
Après la Révolution, la nouvelle administration des Ponts et Chaussées louait par adjudication le monopole du bac. C'était une belle occasion de molestation des passagers, tant par le patron que par les matelots ! Ce fut le cas dans les années précédant 1833 où le bail fut résilié d'office à cause de la multitude des plaintes.
En 1853, second pont. Comme le premier, il tangue et vrille dans le vent. En 1856, premier incident: la diligence est renversée. En septembre 1870, 20 mètres de tablier s'effondrent; on répare en février 1871; en septembre de la même année, 35 mètres sont emportés...
En 1911 c'est le troisième pont. Entre les parties maçonnées est lancé un arc métallique en croisillons de type Eiffel. C'est un « arc articulé », assez complexe . Pour simplifier : en gros une arche métallique part du bas des rives et passe au dessus du tiers central de la portée: dans cette partie centrale le tablier est suspendu à l'arc, tandis que sur les deux bords il est porté par les bases montantes de l'arc. Le plus simple est de regarder la photo... « La Passerelle », pont flottant, sera mise en service en juillet 1948, à partie d'éléments du port artificiel d'Arromanches. Elle devait suivre les marées avec des pontons d'accès comme des ponts levis. Elle était à sens unique et limitée à 16 tonnes. La nuit, on s'endormait à la Roche bercé par les grincements des éléments de passerelle entre flotteurs, secoués par les poids lourds, ou agités par la marée. le bruit montait de l'eau jusqu'aux maisons de la ville... Le Quatrième pont reprendra la tradition des ancêtres: suspendu ! A la différence des premiers, il est suspendu d'un bout à l'autre, sans arches de maçonneries, à deux hauts piliers situés de part et d'autre de l'eau et les câbles porteurs sont profondément ancrés dans la colline. Plus haut que les précédents (54 mètres au dessus de l'eau), plus long: 406 mètres, dont 244 pour la partie centrale. Il est inauguré en mai 1960 et toujours en service en 2004.
Un Cinquième pont, le Pont du Morbihan est ouvert en 1996 . Il est entièrement en béton contraint, avec une arche allongée. Il a été construit pour assurer la continuité d'une voie rapide (4 voies) semblable à une autoroute. Mais, hérétique, cette voie rapide évite La Roche Bernard et passe directement de Missillac à Nivillac, d'où elle s'envole par le 5e pont pour la colline de Marzan, cent mètres en amont des arches orphelines du premier pont .
Deux autres ponts se sont ajoutés à ceux de la Roche Bernard entre Redon et la mer: Chapîtrage :
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