La Roche Bernard

 

    l'histoire



Le rocher où a été fondée La Roche Bernard - Cliché Musée de la Vilaine - Cliquez pour agrandir

    Ce sont les Normands, nous assure-t-on, qui ont fondé la Roche Bernard vers 919, à la plus sombre époque de l'histoire de Bretagne: Sur le rocher dominant la vilaine un chef du nom de Bernhard se serait fortifié et de là aurait rayonné par eau et par terre sur la région de basse vilaine. Aujourd'hui on en est moins sûr.
    Il est vrai que toute la Bretagne est alors ravagée par de pareilles bandes. Mais « Bernhard, chef Normand » n'est pas un fait certain.
    En tout cas à partir de 936, Alain Barbe Torte, duc de Bretagne, revenu d'Angleterre commence à prendre le dessus sur les Normands qui en 939 signent une paix et commencent à se retirer. C'est la réponse de Dieu aux prières que l'on faisait le jour de la Toussaint à cette époque : «  Repousse Seigneur les incroyants au delà des frontières du peuple de tes fidèles ». Les Normands sont chassés.
    Mais à la Roche Bernard, le Seigneur Dieu a peut être procédé différemment : comme tant de fois dans l'histoire, ces Normands de Vilaine, hier païens et surtout sanguinaires, ont pu se convertir à la foi chrétienne, rester sur place et entrer dans le système nouveau de la féodalité qui a commencé.
    A moins que le premier des Barons de La Roche Bernard ,vassaux du Duc de Bretagne, n'ait été un Franc ou un Breton...
    Dès lors l'histoire des barons de La Roche est associée aux heurs et malheurs de la Bretagne. Place forte de passage entre le pays de Nantes et celui de Vannes le château fort de la Roche Bernard sera détruit et reconstruit plusieurs fois, d'abord sur le rocher qui domine la Vilaine au nord, puis avec probablement des fortifications entourant ce qui est aujourd'hui « le Ruicard », la Maison des Basses Fosses, la place du Bouffay, la mairie et la rue Notre Dame: l'agglomération du Moyen Age. Au bout de celle-ci se dresse encore la Chapelle Notre Dame du XIe siècle, heureusement sauvée par une association de jeunes rochois.
    Après la mort (à Auray en 1364)du Bienheureux Charles de Blois, compétiteur au Duché de Bretagne avec Jean de Monfort, ce dernier devenu seul Duc , ruinera le château de la Roche Bernard : le Baron Raoul avait soutenu Charles de Blois ; il s'en ira ensuite guerroyer avec du Guesclin pour libérer la France des Anglais. A son retour il reconstruira son château à La Bretesche, au centre de la Forêt de la Roche Bernard.
    Au XVIIe siècle, en 1666 La Roche Bernard accède au statut de Ville. Trente ans plus tôt ses chantiers navals construisaient le plus beau navire du Roy. Ce vaisseau de haut rang, appelé la Couronne, est emblématique du Port de La Roche Bernard.
    Pendant la Révolution, La Roche Bernard connaît les cruautés de la Terreur: persécution des prêtres, notamment; révoltés, les paysans des alentours attaquent la ville, la prennent et mettent à mort les responsables les plus en vue Sauveur et Le Floch. Les représailles seront terribles, le Tribunal Révolutionnaire siège, la guillotine fonctionne. Les Chouans et les Républicains, dont la colonne infernale de le Batteux, se battront pendant 7 ans.
    La paix revient avec le Concordat signé par Napoléon en 1802.
    En 1815, le chef Chouan Sol de Grisolles reprend les armes contre le retour de Napoléon; il sera invaincu jusqu'à Waterloo et aura l'audace de demander , et d'obtenir, que les Prussiens n'entrent pas en Morbihan. La Roche Bernard, faisant partie du Morbihan ne sera occupée que quelques semaines,et les Prussiens se retireront en Normandie.


Fête aérienne, 1913 - Cliché Musée de la Vilaine
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    Jusqu'à 1940 La Roche Bernard et sa région vivront en paix: c'est la construction et la rénovation du pont sur la vilaine qui constituera les évènements les plus notables.
    Le 22 juin 1940, les Allemands entrent dans la ville; ils y resteront jusqu'au 10 mai 1945. C'est après le débarquement de Normandie que La Roche Bernard connaît des heures dramatiques : l'attaque aérienne des Américains sur les forces Allemendes en retraite produit aussi des morts civils: M. Loyer, un menuisier en retraite et Me Degré, notaire. Les Allemands tirent sur les maisons, et M. Chotard, de Pénestin, est mortellement atteint. A Marzan, de l'autre côté , 14 civils sont fusillés. En août a lieu la procession pour l'arrivée de Notre Dame de Boulogne.


Le pont métallique
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    Le 15 août, le pont miné par les Allemands est frappé par l'orage et saute. Les derniers Allemands passent de Marzan à la Roche; ils s'y retranchent ainsi que tout le long de la Basse Vilaine, du canal de Nantes à Brest et à l'est de Saint Nazaire: c'est « la poche de Saint Nazaire ». La Roche Bernard se retrouve en première ligne, avec les Allemands de son côté, les Français en face. Plusieurs maisons portent encore des traces de tir dans la pointe du Ruicard (voir n° 2 rue Cornudet).
    Plusieurs résistants, dont l'adjudant de gendarmerie Diagon, avec notamment N. Marec, P. Noblet, J. Bodiguel, Lily Noblet (qui s'est vue décerner une citation par le G. de Gaulle) organisent un système de communications traversant la Vilaine pour renseigner les assiégeants. Un groupe est arrêté en novembre 1944; enfermés à saint Nazaire, condamnés à mort, ils seront grâciés à Noël.
    Les 7 et 8 mai 1945, l'armistice est signé à Berlin et à Reims. Un cessez le feu est signé à Cordemais entre les Allemands et les Franco-Américains, les Allemands évacuent la Roche le 10 mai pour se rendre avec le reste de leur armée le 11 à Bouvron.
    A nouveau l'histoire des ponts recommence.
    D'abord, il n'y a plus de pont.
    Des « plates », simples barques comme celle sur laquelle nous sommes arrivés avec ma famille en juin 1945; puis des bacs ; puis une passerelle flottante construite avec des éléments du port de débarquement anglais d'Arromanches; puis le nouveau pont suspendu inauguré le 21 mai 1960; puis le pont de la voie rapide en 1996... (voir les ponts)

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