En 1866, un premier
groupe d’artistes "les sept pêcheurs originels", composé
d’Américains, s’installe à Pont-Aven, petit village breton:
Robert Wylie, Charles Way, Mores Wight, Shinn, Champney et Bridgman. Cela
ne s’arrêtera plus. De Paris, de Philadelphie, on vient peindre à
Pont Aven.
Trois
hôtels celui des Voyageurs, du Lion d’Or, et la Pension
Gloanec les accueillent. Et peu à peu les habitants. Julia
Guillou devient directrice de l’hôtel des Voyageurs en 1871, puis
propriétaire en 1878. Roland Hersard de la Villemarqué,
neveu de l’auteur du Barzaz Breiz,
fera de nombreux séjours à cet hôtel, devenu "l’hôtel
Julia". Dans ses "souvenirs de Pont-Aven" (inédits), il appellera
l’hôtesse "la mère des compagnons peintres". Elle les aimait
en effet, gardait ceux qui ne payaient pas, construisait des ateliers,
exposait les tableaux.
Dans les années
80, Pont-Aven est comparé à Barbizon. "Pompiers" et
"impressionnistes", Américains, Anglais, Danois, y côtoient
les Français. En 1885, on estime que les peintres en séjour
sont une centaine.
On y peint la mer, les
moulins à eau, le Bois d’Amour, la chapelle de Tremalo en Nizon. Et,
bien sûr, des bretonnes, des chouans, des intérieurs de
fermes.
Entre
deux séances de travail, les peintres font "la chasse aux bibelots,
où se distinguent Roland Hersart et son ami Delavallée.
L’avocat quimpérois Chamaillard se met à peindre et à
décorer des meubles. On joue dans les ruines du château
de Rustephan la ballade de Genevieve de
Rustefan et les rapins mystifient les touristes anglais
avec des apparitions de fantômes.
Le peintre impressioniste
Renoir, séjournant à l’hôtel Julia, manque de se battre
en duel avec un inspecteur de l’enregistrement nommé Garabi. Un amiral
anglais promène ses filles en barque pour aller se baigner en
mer.
Et Julia Guillou construit
annexes, ateliers. La pension Gloanec, qui accueille Gauguin en 1886,
s’embellit. Gauguin, avec le peintre Emile Bernard, jette les fondements
de ce qu’ils appelleront le "synthétisme".
Quant au travail des
peintres, voici ce qu’en dit le journal L’Union de Quimperlé,
en 1885):
Gauguin,
en partant de Paris pour Pont-Aven, disait qu’"il allait faire de la
peinture dans un trou". Le trou, déjà connu, allait devenir
célèbre. C’était après l’ultime exposition
d’ensemble des impressionnistes.
A Pont-Aven, de nouveaux
styles se forgent: cloisonisme, synthétisme, symbolisme, nabis.
L’exposition de 1889, au café Volpini à Paris, aura pour titre
"Groupe impressionniste et synthétiste".
Parmi les peintres les plus célèbres de Pont-Aven:
Paul GAUGUIN (voir "la fille du patron")
Emile BERNARD
(voir "le château de Rustefan")
Paul SERUSIER
Charles FILIGER
Charles LAVAL
Maxime MAUFRA
MEYER DEHAAN
Emile JOURDAN
Armand SEGUIN
Maurice DENIS
Jan VERKADE
(Hollandais)
Henry MORET
Mögens BALLIN |
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Roderic O’CONOR
(Irlandais)
Georges LACOMBE
Henri DELAVALLEE
Wladislaw SLEWINSKI
(Polonais)
Robert WYLIE
(Anglais, émigré à Philadelphie)
Charles WAY
(Américain, Philadelphie)
Earl SHINN
(Américain, Philadelphie)
Benjamin CHAMPNEY
(Américain)
Fréderic BRIDEMAN
(Américain)
Jan Ferdinand WILLUSEM
(Danois) |
Livres sur les Peintres de Pont-Aven :
Deux excellents livres, l'un petit, l'autre grand… |
le petit : |
PONT-AVEN
, l'école buissonnière
par Antoine Terrasse, collection Découvertes, Gallimard 160 pages. Paris 1993 |
le grand : |
LES PEINTRES DE PONT- AVEN
par André Cariou,
conservateur en chef du musée de Quimper, éditions Ouest France
138 pages, grand format. Rennes 1994. Un ouvrage aussi remarquable par le
texte que l'illustration. |
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