PLAN
Introduction : questions d’une Athée sur Adam et
Eve et “ qui est innocent de tout mal ”.
Chapitre 1 De qui parle-t-on en disant
“ Adam et Eve ” ?
Chapitre 2 Adam et Eve et l’évolution
Chapitre 3 L’origine du mal, le
Péché Originel
Introduction : Questions sur Adam et Eve
“
Adam et Eve quand j’étais athée, dit une jeune scientifique
me posaient beaucoup de questions ”. Voici lesquelles :
- Comment superposer la
théorie de l’évolution, qui assure que l’homme
est le résultat d’une longue évolution génétique,
et la théorie qui dit que Dieu créa l’homme ?
Qui a raison ?
- L’homme est-il
le fruit du hasard ? Nous serions apparus par une mutation génétique,
donc une erreur de la nature. Alors quel est notre destin ?
- Au contraire, si c’est
Dieu qui nous a créés, il avait un but Alors, nous sommes
faits pour Quoi ?
- A propos du récit
de la création en 7 jours, on se demande si les dinosaures
ont leur place dans l’histoire. Tout se serait-il passé
en sept jours ?
- Enfin, si l’on
prend Adam et Eve comme point de départ, leurs enfants ont
du avoir des enfants entre eux, avec le risque d’avoir des anormaux.
Voilà les questions, à la fois savantes et naïves
d’une jeune scientifique du début du XXIème siècle.
Beaucoup d’autres questions de jeunes rejoignent celles là.
Il
faut ajouter une grande question éthique : Qui est innocent du
mal dans le monde ? qu’en est-il du péché originel
?
Dans
ces quelques pages conçues pour internet, publiées aussi
en brochure, nous allons proposer soit des “ réponses ”,
aux questions. Et aussi des chemins de réflexion vers plus de
profondeur : quel est le sens de notre existence, à quoi nous
conduit notre désir de bonheur ?
Chapitre 1 De qui parle-t-on
en disant “ Adam et Eve ” ?
L’histoire d’Adam et d’Eve,
le premier homme et la première femme est l’un des plus
beaux récits d’un vieux livre qu’on appelle “
la Genèse ”, et qui veut dire “ l’origine ”
ou “ les commencements ”. Ce livre a été écrit
en Hébreu (“ Bereshit bara Elohim ” “ Au commencement
Dieu créa… ”, premiers mots du livre), c’est
le premier livre de la Bible, ensemble de livres qui constituent “
la révélation ” de Dieu aux hommes. La première
partie de la Bible, l’Ancien Testament, est commune aux Juifs
et aux Chrétiens. Pour ces derniers, la Bible comporte une seconde
partie, le Nouveau Testament, la révélation de Jésus
Christ, 27 petits livres dont les quatre “ Evangiles ”.
Dans “ la Genèse ”
donc, il y a deux récits qui nous parlent des origines du monde
et de l’homme.
Le
premier est un récit de la création en sept jours.
( Genèse, chapitre 1, versets 1 à 31, voir encadré).
C’est un très beau texte, rythmé par “ Il
y eut un soir et il y eut un matin ”. Il est amusant de constater
que la lumière etc. créée avant les “ luminaires
” que sont le soleil et la lune, mais pas tout à fait au
début de la création. Ceci serait conforme… à
la théorie standard du Big Bang !
Cette remarque est bien sûr est
humoristique : le premier récit de la création dans la
Genèse est daté d’environ 700 ans avant Jésus-Christ.
L’auteur est “ inspiré ” par l’Esprit
Saint et nous dit des choses essentielles sur les rapports entre l’homme
et Dieu définis par la création. Mais il ne s’agit
nullement pour l’Esprit Saint d’inspirer un traité
de sciences physiques fondamentales 2.630 ans avant que le Chanoine
Lemaître, savant Belge, n’invente la théorie du Big
Bang.
L’auteur inspiré s’exprime
dans les conditions de son temps. Il réfléchit sur les
origines du monde et sur le problème de l’origine du mal.
L’Esprit Saint lui donne une lumière magnifique. Cette
lumière il ne peut la recevoir et l’exprimer que dans les
images de sa culture, celle de son temps, celle du Proche Orient biblique
plusieurs siècles avant notre ère.
Et pourtant à travers cette culture,
la lumière de la Genèse sur l’origine du monde,
l’origine de l’homme et l’origine du mal, peut continuer
à nous éclairer aujourd’hui.
Dans les genres littéraires usités
pour parler des origines du monde à l’époque, on
trouvera sans peine des rapprochements entre les récits de la
Bible et les “ Cosmogonies ( histoires de la naissance du monde)
babyloniennes ”. Ce qui est remarquable, ce sont les différences
apportées par les récits bibliques : au lieu d’une
espèce de généalogie cosmique où dieux et
cosmos sont finalement liés ensemble, la Bible d’emblée
établit la distinction entre le divin et le créé,
entre Dieu et la création.
Le monde n’est pas créé
à partir de Dieu, comme une émanation plus ou moins dégradée
de la divinité, mais “ à partir de rien ”
(“ ex nihilo ” en latin). L’homme n’est pas
un morceau de Dieu revêtu d’une forme de second degré,
il est appelé à être alors qu’il n’était
pas.
C’est pourquoi on peut dire en lisant
le premier récit de la création dans la Genèse
que pour la première fois dans l’histoire de la pensée
est posée une vraie distinction entre Dieu et le cosmos, entre
Dieu et l’homme : c’est cela l’idée de création.
On comprend, sans avoir besoin d’être
un grand philosophe, que si l’idée de création établit
une subordination de l’homme à Dieu, puisque l’homme
n’existe que par le don de Dieu, en même temps la création
établit l’homme dans un état d’autonomie par
rapport à Dieu : comme un vis à vis de Dieu, un partenaire
appelé au dialogue, à l’amour. La création
c’est la liberté.
Cet aspect de dialogue d’amour et
de confiance entre l’homme et Dieu établi par la création
sera développé dans le second récit de la création
que nous allons examiner bientôt. Mais notons un passage important
des “ sept jours de la création ” (le 1er récit)
:
“ Dieu créa l’homme
à son image,
à l’image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa ”.
Genèse
1, v.27
Il est ainsi exprimé que si l’homme,
créé avec le cosmos, dans le cosmos, est solidaire du
monde matériel et animal, il a quelque chose “ en plus
” : il est à l’image de Dieu. Autre point, d’emblée
l’homme et la femme sont établis dans une égale
dignité par leur ressemblance à tous les deux avec Dieu.
Ainsi 2.700 ans avant la Conférence
Mondiale de sur la Femme de Pékin
( organisée par l’ONU ), la Genèse avait énoncé
les bases d’un féminisme dans l’égale dignité
et l’équité.
Le
deuxième récit de la création, de style plus
ancien, parle de la création de l’homme de façon
délicieuse, un style qu’on retrouve parfois dans les vieux
récits des contes provinciaux : “ Alors Yahvé Dieu
modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines
une haleine de vie, et l’homme devint un être vivant ”
(Genèse 2, v. 7).
La femme est créée ensuite,
non pas à partir de la glaise, mais à partir de l’homme
:
“ Alors Yahvé Dieu fit tomber
une torpeur sur l’homme qui s’endormit. Il prit une de ses
côtes et referma la chair à sa place. Puis de la côte
qu’il avait tirée de l’homme, Yavhé Dieu façonna
une femme et l’amena à l’homme. Alors celui-ci s’écria
: “ pour le coup c’est l’os de mes os et la chair
de ma chair ! ” (Gen. 2, v. 21-22).
Les noms d’Adam et d’Eve traduisent
les mots hébreux qui signifient, selon le passage, soit l’homme
et la femme en général, soit des noms de personnes. Ces
noms d’Adam et d’Eve sont restés attachés
dans la littérature ordinaire comme dans le vocabulaire religieux
pour désigner le premier homme et la première femme. [
Nous reviendrons sur la question du premier homme et de la première
femme dans la perspective de l’évolution].
Dieu
place l’homme et la femme dans un jardin, “ le Paradis ”
(ou Jardin d’Eden). A travers l’interdiction de manger le
fruit d’un seul arbre “ l’arbre de la connaissance
du bien et du mal ”, il est expliqué que l’homme
ne peut décider par lui-même de ce qui est bien, de ce
qui est mal : les sources de l’éthique et de la morale
viennent du créateur et non de la créature.
Autrement dit pour atteindre le bonheur,
l’homme devra faire confiance à Dieu, qui l’a créé
par amour et donc le conduit au bonheur.
Le drame va venir par la tentation : le
serpent “ le plus rusé des animaux ” va persuader
la femme, Eve, et à travers elle, l’homme, Adam, que Dieu
leur a menti et que goûter au fruit défendu les fera “
devenir comme des dieux qui connaissent (définissent) le bien
et le mal ” sans conséquences dramatiques (la mort). Les
conséquences sont que Adam et Eve, qui ont préféré
faire confiance au serpent plutôt qu’à Dieu sont
chassés du Paradis et devront connaître la souffrance et
la mort.
Mais une promesse de salut est faite à
Adam et Eve. C’est ce qu’on appelle le “ protévangile
” ou “ évangile primitif ” : dans la descendance
de la femme quelqu’un écrasera le serpent (le diable),
Gen. 3, v.15. Ceci sera réalisé avec Jésus Christ,
fils de Marie, descendant d’Eve.
Donc,
quand on parle d’Adam et d’Eve, on fait plus ou moins clairement
référence au premier homme et à la première
femme tels que nous en parle la Genèse.
Chapitre 2 Adam et Eve et l’évolution
L’évolution peut-elle être
contraire à la création ?
Beaucoup de professeurs des lycées
et collèges imposent l’idée, parfois volontairement,
parfois involontairement, que la création de l’homme par
Dieu serait impossible. Pourquoi ? parce que c’est l’évolution
qui “ a fait ” l’homme. Cette affirmation n’est
pas scientifique.
L’évolution, c’est
l’histoire du cosmos : comment à partir du Big Bang les
étoiles et les nébuleuses sont apparues, et comment se
sont constitués les différents atomes. Comment les planètes
ont commencé à tourner autour du soleil, comment les cellules
vivantes sont apparues et ont constitué des êtres vivants
diversifiés. Une longue histoire au terme de laquelle l’homme
prend place.
A aucun moment l’évolution,
en termes scientifiques, ne prétend expliquer “ pourquoi
” le monde existe, “ pourquoi ” le Big Bang a lancé
le cosmos dans cette histoire fantastique. Et pourquoi l’homme
est apparu et transcende tous les autres êtres vivants, par sa
capacité d’aimer et d’être libre et responsable.
Evidemment, avant l’époque
scientifique, ça n’avait pas d’importance que le
récit des origines dans la Bible soit de type scientifique ou
de type théologique. Pendant des millénaires la science
des enfants n’a pas été beaucoup plus scientifique
que celle des parents…
Les premières idées sur
l’évolution, qu’on appelle d’abord “
transformisme ” viennent de Lamarck, un biologiste français
de la première moitié du XIXème siècle.
Puis ce seront Darwin et l’origine des espèces, Mendel
et la génétique des mutations, Morgan et les mutations
appliquées à l’évolution, enfin la “
théorie synthétique de l’évolution ”.
Est-ce que Evolution signifie Non-Création ? Bien sûr que
non, et nous allons l’expliquer.
Lorsque la science parle “ d’évolution
”, elle ne fait que parler de liens de succession entre différents
éléments de la biologie, entre des lignées d’êtres
vivants. La science cherche le “ comment ” des choses.
Mais l’homme n’est pas seulement
“ un scientifique ”, il cherche aussi “ le pourquoi
” des choses. Par exemple “ pourquoi suis-je sur terre ?
” A cette question aucune science ne répondra. La philosophie
peut poser ces questions et essayer d’y répondre. Dans
la Genèse, et dans beaucoup d’autres parties de la Révélation
biblique, le Dieu des Chrétiens (et des Juifs) répond
: “ Je t’ai appelé à exister parce que je
t’ai aimé ”, “ je t’ai créé
”. C’est la grande idée de “ création
” qui donne un sens à la vie.
Mais quand quelqu’un veut prétendre
que “ l’évolution ” devienne la cause de l’existence
de l’homme, il ne fait pas une affirmation scientifique, il fait
une affirmation métaphysique. Il affirme en quelque sorte que
“ l’évolution ” est une cause quasi divine,
transcendantale, de l’existence du monde et de l’homme.
Il faudrait donc écrire “ Evolution ” avec un E majuscule.
C’est d’ailleurs ce que font beaucoup de soi-disant “
athées ” ( “ sans-Dieu ” ou “ niant qu’il
y ait un Dieu ”). On dira aussi “ il n’y a pas besoin
d’un Dieu pour créer, c’est le Hasard qui fait tout
”.
Remarquons que “ le Hasard ”
ne fait rien du tout dans la réalité : le hasard c’est
soit notre ignorance des causes soit la rencontre imprévisible
et indépendante de deux ensembles de faits avec leurs propres
causes.
Position de
l’Eglise catholique par rapport à l’évolution
Prudente,
l’Eglise a attendu de voir ce qui était assuré sur
le plan scientifique. Il faut dire que certains théoriciens ou
“ partisans de l’évolution ” ajoutaient allègrement
à leurs hypothèses scientifiques des affirmations métaphysiques,
l’évolution étant pour eux la preuve de l’inexistence
de Dieu. Le résultat scientifique ne s’en améliorait
pas nécessairement : rappelons que Pasteur a du lutter pendant
des années contre la théorie de “ la génération
spontanée ”, soutenue par tous la plupart des savants matérialistes
de l’époque.
Mais au milieu du XXe siècle, des
savants catholiques, dégagés de tout préjugé
tant matérialiste que religieux, collaborèrent à
la mise au point de “ la théorie synthétique de
l’évolution ”. La distinction s’affirmait entre
les aspects scientifiques des théories de l’évolution
et les interprétations métaphysiques matérialistes.
Le Pape Pie XII, en 1950 dans son encyclique
“ Humani generis ” affirmait qu’ “ il n’y
avait pas d’opposition entre l’évolution et la doctrine
de la foi catholique sur l’homme et sa vocation, à condition
de ne pas perdre de vue certains points ”. En 1996 Jean Paul II
confirmait cette position. Cette position est à la fois respectueuse
des découvertes scientifiques et respectueuse de l’homme,
de son sens et de sa dignité.
Qui a été
le premier homme ?
La
science est-elle capable de nous dire qui a été le premier
homme ?
Le fait de l’homme peut-il être
réduit à une évolution physico-chimique et biologique
?
Qu’est ce qui fait la différence
entre un “ primate évolué ”, un grand singe,
un hominidé et un homme, un être dont on peut dire qu’il
est titulaire des doits de l’homme ?
Même sur le seul plan humain, c’est
à dire indépendamment de la foi et de la Révélation,
la question se pose : quel est l’homme dont on peut dire qu’il
est titulaire des droits de l’homme ? Quel est celui que je dois
considérer et respecter comme un homme, comme moi-même
?
La science ne peut répondre à
cette question. Il y a bien eu un premier homme qui a eu pour la première
fois la dignité humaine, objet des droits de l’homme. Qu’on
l’appelle Adam, Adam et Eve, ou non, ne change rien au problème.
Qui dira pourquoi cet homme là
est autrement respectable que les grands singes ? La science ? Non,
elle peut constater un seuil (et encore !), elle ne peut dire pourquoi
il a été franchi. Elle ne peut dire qui l’a fait
franchir.
Il a existé, mais il est perdu
dans la nuit des temps, et l’on ne peut dire exactement quand
ça s’est passé. Tout ce qu’on peut dire c’est
que probablement les pré-hominidés, comme les grands singes,
ne pouvaient pas être titulaires des doits de l’homme. Et
qu’un jour, à peine différent peut-être des
hominidés dont il sort, un nouvel être apparaît.
Il est avant toute civilisation et toute culture, mais la civilisation
et la culture vont commencer par lui. L’amour et la haine, la
guerre et la paix, la responsabilité et la liberté entrent
par lui dans l’histoire du monde.
La science ne peut dire qui c’était,
ni quand ça s’est passé. La Genèse les appelle
Adam et Eve. C’est tout.
Qui a voulu l’homme ? la nature, l’évolution,
le hasard .. ?
Dans
la naïve et magnifique histoire d’Adam et d’Eve, Dieu
nous dit qu’il nous a appelés à l’existence
par amour, et qu’il nous a fait à son image. C’est
lui qui nous fait “ gagner le concours de l’évolution
” qui nous appelle à aller plus loin que l’évolution
biologique, à aller jusqu’à lui pour un bonheur
éternel au delà du temps et de l’espace. La science,
en traçant timidement quelques unes des pages de l’histoire
de la nature avant l’apparition de l’homme, ne contredit
en rien la création : cette histoire fait partie de la création.
Quant à l’homme, il n’est
pas “ voulu ” par l’évolution : l’évolution
ne veut rien. Le “ Hasard ” ne veut rien. Mais l’homme
a été voulu par amour, par celui qui a créé
le monde. Et celui qui a créé le monde appelle l’homme
à être un ami, un membre de sa famille. Nous ne sommes
pas sur terre par hasard, nous ne sommes pas sur terre par erreur. Quelqu’un
nous a aimés et voulus avant même que nous n’existions
et nous a appelés à être à travers une merveilleuse
histoire.
Voilà ce que, écrite environ
2.500 ans avant l’apparition de la science moderne, la belle histoire
d’Adam et d’Eve nous apprend.
Chapitre 3 L’Origine du
Mal, Le Péché Originel
Le
“ péché originel ” est une grande idée
que l’on lie habituellement à l’histoire d’Adam
et d’Eve. Pourquoi ne faisons nous pas le bien que nous voudrions
et faisons-nous le mal que nous ne voulons pas ? C’est une question
que tout homme se pose, et que bien des cultures ont essayé de
comprendre. Le conte de “ la Boîte de Pandore ” en
est l’exemple le plus connu. L’histoire de la chute d’Adam
et d’Eve a imprégné toutes les cultures occidentales.
Quant aux religions et cultures de l’Inde
et du Sud-est Asiatique, ce sont les théories de la Réincarnation
qui prédominent sous différents aspects : Indouisme, Bouddhisme
du Grand et du Petit Véhicule, Bouddhisme des Lamas, etc.…
La question, c’est
: le problème du mal dans le monde.
Quelle est son origine, et comment en sortir ?
La réponse
des Réincarnationistes
La réponse des réincarnationistes,
c’est que le corps et les affections nous lient à la terre,
à la matière, à l’incarnation, au mal. La
vie est un mal. Il faut se purifier pour en sortir, et échapper
au cycle des réincarnations.
Au cours de différentes existences
terrestres nous pourrons peu à peu nous dégager du mal.
Et en quelque sorte dans notre existence actuelle, nous payons pour
des fautes d’une existence antérieure.
Pour les partisans du Nouvel Age, le problème
est plus simple : le mal n’existe pas. Nous allons de mieux en
mieux dans des existences successives. Il n’est pas sûr
que cela arrive à masquer toujours le problème du mal
dans le monde et les questions : “ Suis-je bon ? suis-je innocent
? suis-je responsable en quelque chose du mal dans le monde ? ”
La réponse
des Chrétiens
La
réponse des Chrétiens est la suivante : Oui il y a un
mal dans le monde depuis les origines. Et moi-même je ne suis
pas innocent de tout mal.
Mais, attention, notre responsabilité
est atténuée, elle n’est pas celle d’Adam
et d’Eve. Le mal est entré d’abord dans le monde
par le Démon, (le Serpent de l’histoire d’Adam et
d’Eve). Ce Démon a tenté Adam et Eve a voulu la
mort de l’homme par jalousie. Il a poussé les premiers
hommes à rejeter la confiance en leur créateur. C’est
“ le Péché originel ”.
Il
nous en est parlé dans la Genèse, ch. 3, v . à
la suite du second récit de la création. Mais c’est
aussi Saint Paul, un des premiers convertis au Christianisme, qui parle
du péché d’Adam. Enfin le livre de La Sagesse dit
également que Dieu n’a pas voulu la mort de l’homme,
qu’il a créé à son image, mais que la mort
est entrée dans le monde par la malice du démon (Sagesse,
ch. 2, v.24).
Adam et Eve avaient reçu de Dieu
une beaucoup plus grande liberté que nous. Mais, nous dit de
façon imagée le récit (Genèse 3), en prenant
le fruit de l’arbre défendu (“ la pomme ” )
ils ont rejeté la confiance en Dieu et voulu déterminer
par eux même, sans référence à leur créateur,
ce qui est bien, ce qui est mal. Comme si ils avaient voulu être
eux mêmes leur créateur (la voiture Peugeot qui veut expliquer
à son ingénieur concepteur comment elle va marcher). Dieu
les avait avertis, mais le démon leur présente une version
mensongère : “ Vous serez comme des dieux ”. Ca n’a
pas été le cas.
Il s’agit là d’un drame
mystérieux, que nous ne connaissons que de façon symbolique
à travers le récit imagé de la Genèse :
à l’instigation du démon Adam et Eve, au lieu de
faire confiance en la bonté de Dieu, veulent “ cueillir
le fruit défendu ” et perdent l’état d’innocence
originelle. Ils vont être déchus de leur grâce, de
leur innocence, et avec eux leurs descendants à qui ils vont
transmettre une nature humaine blessée. Depuis “ une immense
misère opprime les hommes et leur donne une inclination au mal
”
Nous n’avons donc pas nous-mêmes,
fils d’Adam, la responsabilité de l’introduction
du mal dans le monde. Ceci est libérant.
Mais nous ne sommes pas non plus innocents
de tout mal. Nous manquons d’amour et causons du mal aux autres.
Nos fautes, essentiellement contre l’amour, contribuent au mal
dans le monde, mais notre responsabilité est atténuée
car nous n’avons pas cette pleine liberté que connaissaient
Adam et Eve que Dieu avaient créés parfaitement bons.
De par leur faute, nous naissons avec cette faiblesse, cette inclination
à l’envie, à la domination qui sont les conséquences
du péché originel.
Comment en sortir
?
Dieu,
nous dit la révélation, ne se résigne pas à
la déchéance de l’homme, qu’il a créé
par amour et qu’il veut conduire au bonheur. Et ce que l’homme
par lui-même ne peut réparer, Dieu lui-même va venir
le faire pour lui : Jésus Christ, le Fils de Dieu fait homme
à Noël, va venir dans la condition humaine. Pour aimer parfaitement
à la place d’Adam et d’Eve. Jésus Christ est,
nous dit Saint Paul, “ le Nouvel Adam ” :
“ Si en effet par la faute d’un
seul la mort ( du péché) a régné,…
combien plus ceux qui reçoivent avec profusion la grâce
et le don de la justice ( innocence) régneront-ils dans la vie
par le seul Jésus Christ ”.
Illustration : une excellente
illustration de ce salut, proposé gratuitement par Dieu aux hommes
qu’il aime, c’est l’histoire du “ Bon Larron
”. Jésus est en train de mourir sur la Croix. A côté
de lui, deux bandits, les “ larrons ” sont également
crucifiés. L’un l’injurie, l’autre dit : “
Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras avec ton Royaume
”. Et Jésus lui dit : “ En vérité je
te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis ”.
Le pardon des
péchés
Au
contraire de la Réincarnation qui suppose des efforts de l’homme
pendant des générations pour se débarrasser du
mal, dans le Christianisme, c’est Dieu lui-même qui vient
à notre secours pour nous débarrasser de nos fautes :
il pardonne les péchés. Il le fait en grand d’abord
par le baptême Et ensuite, quand il nous arrive d’avoir
à regretter d’avoir à nouveau “ péché
” contre l’amour, nous pouvons avoir recours à la
confession, ou “ sacrement de la réconciliation de l’homme
avec Dieu ”.
Comme disait très justement un
Pasteur Protestant, “ Nous ne sommes pas responsables d’être
dans le cambouis (le péché originel), mais nous sommes
responsables d’y rester.
Il est significatif de voir que, dans
la Genèse, lors de la Création, l’Esprit Saint souffle
sur le monde. Et lors de la Résurrection de Jésus Christ,
celui-ci souffle sur ses disciples en leur disant : “ Recevez
l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés
leur seront remis… ”
Pour nous délivrer du mal, le Seigneur
Dieu nous pardonne, et fait en nous comme une nouvelle création.
Jésus Christ est le Nouvel Adam.
Voir aussi :
- Barnenez,le Grand Cairn
|