1.500.000 personnes sont inscrites pour voir le Saint Suaire entre le 18 avril et le 14 juin 1998; Déjà le Pape a promis une autre ostension pour l'an 2000.

 

Ce tissu mystérieux a-t-il 20 siècles? ou seulement 7, selon certaines analyses? C'est une question. Ce n'est pas la seule. Parmi des dizaines d'autres linceuls ayant été considérés dans le passé comme le Suaire du Christ, seul le Suaire de Turin résiste à plus d'une heure d'examen. Et résiste toujours.

Le mystère qui s'en dégage touche à l'histoire: comment une image aussi exacte de la Passion du Christ aurait-elle pu être imaginée, alors que dans les 16 siècles qui nous précèdent les précisions chirurgicales anatomiques et médicales manquaient.

Le mystère est également d'ordre scientifique: toutes les études concluent dans le sens d'une origine antérieure au IIe siècle, mais l'analyse du radiocarbone C14 conclut à du lin ayant poussé aux XIIIe-XIVe siècles. Cependant, la reproduction de l'image, de son côté, est jusqu'à aujourd'hui impossible. Comment aurait-on pu alors le faire volontairement au XIIe ou au XIIIe siècles? La prise au sérieux de la datation donnée par l'analyse du carbone conduit donc à de nouvelles questions: quel artefact, quel événement aurait pu modifier ­ ou casser ­ l'horloge radioactive?

Des faits, des hypothèses. Il ne faut pas confondre les deux. Les passions, d'un côté ou de l'autre, ne sont pas des réponses. Mais pourquoi cette recherche scientifique et pourquoi ces passions?

Sur le plan scientifique, on peut dire que le Suaire de Turin est l'objet qui résiste le plus à la science et ne cesse de poser de nouvelles questions. Démontrer ses capacités scientifiques en travaillant sur le Suaire est un défi à relever.

Sur le plan de l'homme, le Saint Suaire est tellement "l'icône de la Passion du Christ" qu'il suscite chez les croyants une vénération exceptionnelle. Cependant la passion pousse certains croyants, parfois, à prendre parti indûment pour telle thèse scientifique, non ­ ou pas encore ­ démontrée, et certains athées à conclure de certaines analyses que le Suaire serait un faux, ce qui est une extrapolation scientifiquement inacceptable.


Que faire?

Les croyants ont-ils tort de considérer le Suaire comme une véritable et sainte relique de la Passion du Christ?

Ils ont raison: nul objet au monde n'a un rapport plus évident avec la Passion du Christ telle qu'elle est rapportée dans les Evangiles. Ils n'ont pas besoin d'attendre que les scientifiques aient dit leur dernier mot ­ et le diront-ils un jour? ­ pour se laisser toucher par l'amour du Christ qui a souffert sa Passion pour nous. Le Suaire est un vrai témoin de la Passion du Christ par la vérité des blessures montrées.

Mais les croyants n'ont pas le droit d'affirmer aux autres que le Suaire est absolument le Suaire historique du Christ: il y a place encore pour beaucoup de questions et beaucoup de recherches.

En employant l'expression "Icône de la Passion", c'est ce que l'Église et le Pape veulent exprimer.

 

Chercher et contempler.

Pour les uns comme pour les autres, s'informer, chercher, discuter sur le Saint Suaire ne suffit pas. Il est peut-être, pour notre époque, quelque chose comme l'Etoile qui conduisait les mages à Bethléem auprès de l'enfant Jésus. Le Suaire, comme l'Etoile, n'est qu'un chemin. Le Suaire ­ et surtout le visage de l'homme du Suaire ­ si nous les contemplons, peuvent nous conduire comme l'étoile inconnue bien au-delà de nos recherches. Ecoutez le visage de l'homme des douleurs nous dire «Et toi, qui dis-tu que je suis?» .


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