La datation au carbone 14 et les problèmes posés

 

Depuis 1988, une grande controverse existe sur la datation scientifique du Suaire.

Cette année-là, en effet, fut effectuée et publiée une datation au carbone 14, qui donna l'espace 1260-1390 comme date du lin utilisé dans le tissage du Suaire.

Cette datation est vivement rejetée par un certain nombre de chercheurs croyants comme Raffard de Brienne, Upinski et beaucoup d'autres, mais aussi par des chercheurs incroyants (voir Cherpillod et Mouraviev, Apologie pour le Suaire par deux scientifiques non croyants).

Au contraire, d'autres chercheurs, et parmi eux des scientifiques très compétents qui sont aussi des croyants, prennent la datation absolue, mais comme précisément une datation au carbone 14.

 

1) La controverse sur la datation au carbone 14 de 1988

On a reproché des erreurs de procédure: différences sur le poids des échantillons, non respect des règles du protocole de travail en aveugle, mélange d'échantillons du Suaire avec des échantillons de tissus du Ier et du XIVe siècle. On va jusqu'à mettre en cause l'honnêteté de l'analyse parce que le Professeur Tite, chef de l'opération, est non croyant. Celui-ci a fait en effet des déclarations déplacées et peu scientifiques, qu'il a d'ailleurs rétractées. La datation du lin comme étant du XIVe siècle ne prouve en rien qu'il s'agisse d'un faux.

C'est justement là le problème: si l'on tient pour assurée l'analyse du carbone radioactif qui date les fils de lin du XIVe, rien, par contre, n'explique comment à cette époque on aurait pu produire l'image (voir l'image du Suaire).

En d'autres termes, un miracle du XIVe siècle ne serait pas moins étonnant qu'un miracle du Ier siècle.

Nous pensons que l'expertise de datation au carbone radioactif (C14) doit être prise au sérieux, et acceptée tant qu'il n'aura pas été démontré une erreur objective.*

*Voir l'hypothèse Leoncio A. GARZA VALDES-Stephen S. MATTINGLY qui ont expertisé un échantillon -malheureusement non homologué- du Suaire, donné par Giovanni Riggi di Numana, l'expert, qui avait coupé les échantillons pour l'analyse au carbone 14 de 1988. Des bactéries et des champignons incrustés dans les fibres enrichiraient le lin en carbone 14. Voir La science et le Suaire, par Jim Barret, 1996 : (http://www.uthscsa.edu/mission/spring96/shroud.htm)

 

Une question plus judicieuse peut-être est posée aujourd'hui par des scientifiques. C'est la suivante:

 

2) Y a-t-il quelque chose qui puisse empêcher l'horloge radioactive de fonctionner?

 

La datation au carbone 14 consiste en effet à calculer la proportion subsistant dans le végétal de carbone 12 et de carbone 14 et d'en déduire la date initiale selon la période de radioactivité du C14).

Par ailleurs, la dendrochronologie, ou étude des cernes du bois donne une référence année par année de la proportion C12/ C14 présente dans les végétaux selon les époques, ce qui permet de légères corrections.

Certains émettent l'hypothèse que l'incendie de 1532 - et les précédents incendies - auraient pu recharger en C14 le tissu. Les démonstrations restent à faire et elles sont très improbables compte tenu de la quantité de C14 manquante.

(Voir aussi notée précédémment, l'hypothèse bactéries-champignons)

On peut considérer que les hypothèses les plus sérieuses sont celles de la modification de l'horloge radioactive C12/ C14 par des jets de particules nucléaires. Quelles particules? Quelle origine? Quelle modification de l'horloge? Rien n'est prouvé, le champ des recherches est ouvert. Et c'est bien ce qui peut être considéré comme très intéressant: si l'on prend au sérieux les résultats de l'analyse du carbone 14 de 1988, un nouveau défi est posé à la science.

 


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