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QUESTIONS DE FEMMES

Faites taire le témoin !

(Le Vatican doit parler ?)
 



Une vieille pétition essaie " spontanément " de refaire surface. Le Vatican devrait être interdit de représentation diplomatique internationale parce qu’il " n’est pas laïc ".

C’est une variante moderne d’une vieille tactique d’oppression et de suppression de ceux qui pensent différemment .Les oppresseurs en effet n’aiment pas seulement imposer leurs volontés ou leurs idées, ils veulent encore qu’on les déclare unanimement bonnes.

Henri VIII d’Angleterre par exemple ne se contentait pas d’être un roi fastueux et éclairé selon les critères de la Renaissance. Il ne se contentait pas de changer de femme, il fallait encore que tout le monde l’approuve. Et si le Pape ne l’approuvait pas c’était un scandale, une trahison. Pour résoudre ce conflit Henri VIII se fit Pape de l’Eglise d’Angleterre, l’Anglicane. Il se fit Pape pour s’approuver lui-même. Etait ce une bonne idée ?

Au début , ça marchait pas mal. Tous les nobles Lords d’Angleterre, d’ordinaire si fiers, s’inclinèrent et prêtèrent serment. Et tous les Evêques sauf un. Il ne se trouva finalement que deux hommes dans toute l’Angleterre, un dans la société civile et un dans l’Eglise, pour ne pas approuver par serment les errements du roi Henri VIII : l’Evêque John Fischer et le Lord Chancelier démissionnaire Thomas More.

Deux hommes, deux témoins. Deux témoins de trop. Henri VIII voulait non seulement comme légitime sa femme illégitime Anne Boleyn, mais il voulait en même temps une réputation pure. Il fit supprimer ces témoins pour que l’on n’entende plus ces voix , silencieuses, qui l’empêchaient lui, le Roi et nouveau Pape, d’être reconnu bon par tous.

Dès leur mort, il devint bon absolument par reconnaissance générale et obligatoire. Tous signèrent la pétition par serment. Le silence des objecteurs assurait le Roi qu’il savait définir le Bien. On vit bientôt les résultats pour le bien des femmes: Henri VIII-Barbe-Bleue eut six femmes qui toutes jouirent du titre de Reine légitime, mais dont deux n'échappèrent pas à l’exécution. Le Bien régnait.

Cette histoire aujourd’hui méritait d’être sortie des oubliettes pour être comparée à l’attitude de ces quelques personnes qui s’imaginent qu’en faisant taire le Vatican dans les réunions mondiales de l’ONU elles pourront avoir raison non pas relativement mais absolument. Et que leur pensée unique sera, enfin, unanimement reconnue comme Le Bien. Cette pétition au nom soi disant du laïcisme n’est pas neuve il est vrai, et demeure sans succès évidemment, malgré les efforts de l’initiatrice, madame Kissling et de certaines organisations ultra féministes. On la ressort pieusement des vieilles armoires quand se présente une nouvelle conférence mondiale, ou une session de l’ONU comme celle qui du 5 au 9 juin prochain ara lieu sur le thème " Pékin +5 ", estimation des actions engendrées par la Plate Forme de Pékin sur les Femmes.

Faire taire le témoin qu’est le Vatican ne servira pas plus la cause des Femmes que l’exécution de Thomas More et de John Fischer. Des centaines, des milliers d’organisations catholiques de Diocèses, de Congrégations, d’humbles Communautés et groupes de Laïcs chrétiens luttent pour l’éducation des femmes , contre la violence, contre la vente pour la prostitution de jeunes filles au Népal et dans d’autres pays d’Asie, organisent des coopératives d’aide économique pour les femmes en situation de grande pauvreté avec charge de famille, il faudrait des centaines de pages pour énumérer toutes ces réalisations. D’ailleurs certains Etats reprennent ces réalisations comme des contributions nationales pour les rapporter à l’ONU. Encore serait il juste d’en rapporter le crédit sinon au Vatican du moins aux chrétiens qui l’ont fait en accord avec les principes qu’il promeut.

Féministes, Féministes extrêmes, ayez compassion des femmes ! Il ne suffit pas de " déclarer des droits ", il faut les accorder en vérité, les réaliser, se donner pour la réalisation des droits de l’autre. Laissez parler le témoin véridique, celui qui se met en peine de faire ce pour quoi il témoigne.

EMILE DEZANNEAU

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