Qui était
Sainte Alpais
Patronne des Cosmonautes
1150 - 1211
Que savons-nous des saints, et comment le savons nous ?
Pour Sainte Alpais nous avons d'abord un témoin de pierre ! L'actuelle église de Cudot en effet a été construite du vivant d'Alpais autour de sa logette, transformée en cellule ! Cet édifice roman subsiste, restauré à la fin du XIXe siècle au moment de la canonisation ; on peut l'apercevoir de l'autoroute A6, entre la sortie de Courtenay et celle de Joigny, vers le sud. Cette église a été construite par l'Archevêque de Sens, Guillaume de Champagne. Il avait enquêté sur cette mystérieuse lépreuse : elle ne mangeait ni ne buvait, mais recevait l'Eucharistie une fois par semaine. Le plus ancien témoignage écrit nous est donné par un moine prémontré d'Auxerre, Robert Abolanz, dans sa chronique de Saint Marien : " L'an 1180 : il y a actuellement dans le Sénonais au village de Cudot une jeune fille connue et de grand renom. Rien d'étonnant à cette célébrité : chez elle resplendit une étonnante et admirable merveille ! A cette jeune fille il a été donné par faveur divine de vivre de vie corporelle sans avoir besoin d'aliment corporel ; et voici dix ans environ qu'elle est privilégiée d'une telle condition par la grâce de Dieu ". Fille de paysans, Alpais naît vers 1150-1155, à l'époque du roi Louis VII. Elle travaille aux champs avec ses frères après la mort de son père.
Eglise de Cudot
Sur la gauche de l'église, la cellule de Sainte Alpais.
Les visions d'Alpais, une évangélisation
De nombreuses visions d'Alpais qui nous ont été rapportées, spécialement par le moine des Echarlis, et par Robert d'Auxerre. Elles constituent une évangélisation. Beaucoup de gens étaient attirés à Cudot par les merveilles qu'on disait de " la petite lépreuse de Dieu " (Jean Larcena). Ils répandaient ensuite le contenu de ces visions, exhortations et enseignements par oral, et quelques uns par écrit, grâce à quoi nous pouvons encore aujourd'hui les connaître. La Reine de France, mère de Philippe Auguste et bien d'autres grands s'étaient déplacés à Cudot pour entendre ces récits, demander des conseils. On imagine que la prédication d'Alpais se répandait dans le monde de son temps : fustigeant les vices de l'époque, notamment la cupidité et l'avarice, les défauts du clergé, corrigeant les moines… La petite malade percluse, couchée dans sa cellule au côté de l'Eglise d'un village perdu, était devenue une évangélisatrice dont les paroles portaient très loin, un héraut de Dieu. " Ces récits, simples comme des images d'Epinal, précis, colorés, frappaient l'esprit du populaire plus que des discours scolastiques " écrit Jean Larcena. Encore aujourd'hui on peut lire avec charme, et être stimulé dans l'espérance, par ses visions de l'enfer, du purgatoire et du paradis. Mais aussi, par les descriptions de l'union à Dieu, du don de l'Esprit Saint, des processions de saints et d'anges qui viennent nous chercher, elle nous convainc que la vie éternelle, ce n'est pas seulement pour après la mort : comme le dit Saint Jean, c'est maintenant, quand nous rencontrons Jésus. Alpais a montré et montre que dès maintenant l'on peut vivre avec Dieu. La sainte Patronne des Cosmonautes La lépreuse couchée de la cellule de Cudot a été adoptée par des cosmonautes comme sainte Patronne ? Pourquoi ? Parce-que dans ses extases parfois Alpais voyageait en divers lieux, parfois elle était élevée au dessus de la terre qu'elle voyait comme un boule, ou un œuf suspendu au milieu d'une mer d'azur, ou encore un globe au milieu d'une vallée de ténèbres. Les contemporains qui ont noté fidèlement ces aspects de ses visions y voyaient plus de fantaisie que nous, car ce n'était pas leur cosmologie. Mais ces visions du monde et de la terre réjouissent les cosmonautes d'aujourd'hui.
Pour en savoir plus :
Sainte Alpais de Cudot, La lépreuse de Dieu.
Jean Larcena, Editions Siloé, Nantes 2004