Qu'est-ce
que les soins palliatifs ?
|
|
Une “ troisième voie ” Les soins palliatifs sont apparus à Paris en 1987. Ils se sont ensuite développés, aussi bien quantitativement que qualitativement. En 1998, on comptait 54 unités et 74 équipes mobiles. Entre euthanasie et acharnement thérapeutique, c’est une “ troisième voie ” dont les principes ont été définis il y a une quarantaine d’années en Angleterre. Il s’agit d’accroître, non plus la “ quantité ” de vie du malade - puisque ce sont des personnes en “ phase terminale ” - mais sa “ qualité ” de vie. Savoir déchiffrer les cris de détresse Le but des soins palliatifs est de prendre en compte toutes les composantes
de la souffrance du malade : souffrance physique, psychologique, sociale,
morale, spirituelle, avec une attention à tout ce qui peut donner
valeur au patient et à son entourage. En réponse à
ceux qui argumentent en faveur de l’euthanasie, le Dr Marie-Sylvie
Richard, responsable d’un service de soins palliatifs, observe
: “ Derrière presque toutes les demandes d’euthanasie,
se cache un cri de détresse qui appelle à l’aide,
à la communication. Il revient Ne rien négliger Pour faire une lecture affinée des messages envoyés par
le patient, un travail d’équipe est nécessaire.
Le malade est respecté dans toutes les dimensions de sa personne. Informer le malade On se propose d’informer honnêtement le malade - qui le
désire - sur le diagnostic énoncé par le médecin
à son sujet. Toute personne est en droit de savoir exactement
où elle en est. Elle n’est pas un objet de soin, mais un
sujet responsable, un partenaire dans la lutte contre la maladie. Supprimer la douleur physique et adapter les soins de confort Actuellement, il est possible, grâce à l’utilisation de médicaments antalgiques (calmants), de supprimer totalement la douleur physique, dans 95 % des cas. L’équipe médicale veille aussi à ce que les soins de confort soient particulièrement adaptés : que la toilette du malade soit soigneusement faite, qu’il ne souffre pas trop d’escarres (plaies occasionnées par l’immobilisation prolongée dans un lit) en l’installant sur un matelas d’eau ou à soufflage d’air, que l’on fasse au malade des pulvérisations d’eau dans la bouche pour éviter les dessèchements très fréquents en phase terminale, qu’il puisse bénéficier au besoin d’oxygène complémentaire, etc. Accompagner jusqu’au bout À côté de cet aspect de soulagement physique, les
soins palliatifs comportent toute une dimension d’accompagnement
du malade afin de lui éviter une trop grande souffrance morale
à l’approche de la mort. Il s’agit donc d’aider
la famille et les proches à entourer la personne, et de les relayer
à son chevet, s’ils le désirent. Tâche délicate
où l’écoute est très importante et la disponibilité
essentielle (cf. question 18). Donner un sens En donnant à la personne la possibilité de vivre sa vie jusqu’au bout, on lui permet d’approcher la mort le plus paisiblement possible. “ Grâce à une oreille attentive, le poids de la souffrance et de la peur s’allège souvent, et le travail de sens peut s’accomplir ”, explique le Dr Richard qui ajoute : “ La mort, pour finir, ne pose qu’une question : ai-je aimé ? ”
|